Contrairement à une idée reçue, un mood board ne devrait pas, à cette étape, contenir uniquement des images précises du résultat souhaité. Au contraire, il est préférable d’y intégrer des éléments plus vagues, mais évocateurs — des textures, des couleurs, des formes, des ambiances ou même des mots — qui suscitent les mêmes émotions ou impressions que celles que l’on cherche à provoquer à travers l’œuvre finale.

Je privilégie une approche en deux temps pour la création d’un moodboard. 

La première phase, plus abstraite et sensorielle, vise à faire émerger l’ambiance, les émotions et l’expérience globale que l’on souhaite susciter. Elle sert à poser les intentions du projet. 

La seconde phase est plus concrète : elle se concentre sur l’espace ou l’objet à concevoir, en intégrant certains éléments plus précis — comme des matériaux, des textures ou des types de poignées, par exemple — sans pour autant devenir une planche de matériaux. On reste encore dans une logique d’inspiration, mais avec une direction plus définie.

Les planches d’idéation 1 et 2 peuvent se compléter : la seconde peut constituer une version plus élaborée de la première, ou les deux peuvent être réunies en une seule, selon votre démarche créative personnelle. L’essentiel est de vous lancer : commencez par une image d’inspiration, un meuble, un tableau ou tout autre élément central, puis laissez-vous guider par votre intuition et votre imagination. 

Il est important de ne pas confondre le mood board avec une planche de matériaux. Bien qu’il puisse inclure quelques références précises, on reste ici dans l’intention, dans l’exploration visuelle. 

La planche de matériaux, quant à elle, est beaucoup plus ciblée : elle sert à identifier clairement les éléments physiques que l’on souhaite intégrer dans l’espace ou l’objet — un peu comme une liste d’épicerie visuelle.

Avec la planche de matériaux, peu importe la personne chargée de rassembler les éléments, le résultat devrait être sensiblement le même, car les choix sont précis et définis. 

À l’inverse, si l’on demandait à plusieurs personnes de créer un mood board à partir d’une même intention, chacune reviendrait avec une sélection différente, reflétant sa propre sensibilité et interprétation. 

C’est justement ce qui fait la richesse du mood board : il ouvre un espace de réflexion, d’inspiration et de dialogue créatif avant de passer aux choix plus concrets.