Écrit par Méliane St-Amand le 21 juillet 2025
Les modèles de réussite qu’on nous présente – que ce soit dans les films, les publicités ou les médias – mettent souvent en scène la grande maison à deux étages, deux garages, cinq chambres et une pelouse parfaitement entretenue. Ce symbole du rêve américain est présenté comme l’objectif ultime.
Mais est-ce vraiment ce dont nous avons besoin ? Est-ce que ce modèle correspond à notre réalité et à nos véritables besoins ?
Souvent, la réponse est non.
À moins d’être une famille recomposée ou très nombreuse, rares sont ceux qui ont réellement besoin d’autant d’espace. Pourtant, cette maison « surdimensionnée » est devenue la norme, presque un idéal imposé. Pourquoi ? Parce que la culture, l’imaginaire collectif et nos croyances profondes ont ancré cette image comme synonyme de réussite.
Et pourtant, toutes ces pièces qu’on utilise à peine, juste pour recevoir la grande tante à Noël, ont un coût bien réel : sur le portefeuille, sur l’environnement, et même sur notre charge mentale. Peut-être est-il temps de redéfinir ce à quoi ressemble notre propre réussite, en misant sur des espaces qui nous servent vraiment — et non l’inverse.
On estime qu’en moyenne, la construction d’une maison neuve coûte environ 300 $ le pied carré — un montant auquel s’ajoutent les frais de chauffage, d’éclairage et d’entretien. Plus la superficie est grande, plus ces coûts augmentent, et plus on réduit l’espace extérieur disponible, souvent au détriment des zones vertes. Pourtant, dans un contexte où la plupart des ménages comptent peu ou pas d’enfants, faut-il vraiment quatre chambres pour deux personnes ? Il ne s’agit pas de renoncer aux fonctions essentielles d’un espace, mais plutôt de les repenser intelligemment en combinant certaines d’entre elles dans une même pièce. Cette approche permet d’optimiser l’aménagement sans nécessairement multiplier les surfaces, tout en conservant le confort et la fonctionnalité. Certaines combinaisons s’y prêtent particulièrement bien :
– Chambre d’invités et bureau
– Salle de lavage et coin travail
– Salon et espace bureau
– Salle à manger et coin jeux de société
– Salle de lavage et penderie / vestibule (mudroom)
Il est vrai que combiner plusieurs fonctions dans une seule pièce peut parfois représenter un défi. En revanche, intégrer différentes fonctions dans un même élément de mobilier est souvent plus simple — et c’est une pratique déjà bien répandue, mais qui mériterait d’être exploitée davantage.
Pensons, par exemple, à un banc d’entrée qui permet non seulement de s’asseoir pour enfiler ses chaussures, mais aussi de ranger bottes ou manteaux hors saison. Ou encore aux canapés avec rangement intégré, aux bases de lit munies de tiroirs, autant de solutions qui allient gain d’espace et polyvalence. Ces meubles illustrent bien une double fonction : ils répondent à un besoin immédiat tout en offrant un espace de rangement discret. Ce principe, largement utilisé en matière de rangement, peut aussi être appliqué à d’autres types de mobilier. Par exemple, une table ajustable peut facilement passer d’une table basse à un bureau assis-debout, selon les besoins. De même, un lit de jour peut servir à la fois de coin lecture, de canapé et de couchage d’appoint pour les invités.
Optimiser l’espace ne signifie donc pas toujours réduire — mais penser plus intelligemment les usages, même dans les objets du quotidien.
Au Québec, on est habitué à avoir de la place — c’est vaste, le Québec ! Mais dans les grands centres urbains, on commence à réaliser que l’espace au sol est une ressource limitée qu’il faut apprendre à optimiser. Et ce principe s’applique aussi en région (même si on a de la place!) : moins de béton, c’est plus de nature à préserver… et à apprécier.
Optimiser l’espace, c’est multiplier les avantages :
Des coûts réduits à la construction, mais aussi tout au long de la vie du bâtiment.
Un impact environnemental moindre, grâce à une empreinte plus compacte.
La conservation des milieux naturels et la possibilité d’avoir des espaces extérieurs plus accessibles et agréables.
La possibilité d’investir dans des matériaux de meilleure qualité et plus durables, puisqu’une plus petite surface nécessite moins de volume, donc moins de dépenses globales.
Un coût global plus abordable, rendant l’habitation plus accessible, avec des besoins en superficie moindres mais mieux pensés.
En conclusion, construire plus petit, c’est souvent construire mieux — pour soi, pour les autres, et pour l’environnement.
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