Écrit par Méliane St-Amand le 26 Août 2025
La cuisine est une des pièces les plus importantes d’une maison (selon moi), elle est l’endroit rassembleur dans lequel on cuisine des petits plats et mijotes des souvenirs. Je trouve que cela est d’autant plus vrai dans notre culture québécoise. Je ne peux dire le nombre de fois où j’ai passé des repas de Noël ou de Pâques (ou même juste un mardi bin normal) debout dans la cuisine à côté de mon grand-père.
Même si la cuisine est plus petite qu’une salle de bain et qu’on a un grand salon à notre disposition à côté, on ne peut s’empêcher de se serrer tous dans la minuscule cuisine chauffée par les innombrables poêles et chaudrons. Il n’est donc pas surprenant que la cuisine soit une des pièces que les Québécois envisagent le plus souvent lors de travaux de rénovation.
En effet, 26 % des Québécois envisagent de rénover leur cuisine, juste après les salles de bain. C’est aussi la pièce qui possède un taux de retour sur investissement le plus intéressant, soit une hausse de 20 % de la valeur immobilière, mais comment ça se fait? Nous allons décortiquer tous cela dans les prochains paragraphes.
Avant de tout rénover — ce qui peut coûter entre 20 000 $ (IKEA/mélamine) et 50 000 $ (bois et pierre) pour une cuisine moyenne. Alors, est-ce vraiment logique de jeter vos armoires en chêne solides (même si vous les trouvez laides), pour les remplacer par de la mélamine plus tendance? C’est discutable. D’autant plus que des alternatives plus simples, économiques et écolos existent. Avant de mettre le feu à votre cuisine des années 80, laissez moi vous faire découvrir les options qui s’offre à vous (et votre cuisine hihi).
Une cuisine en chêne coûtait environ 8 000 $ dans les années 1980, soit 22 335 $ en dollars de 2025. Aujourd’hui, une cuisine sur mesure en chêne massif coûte entre 25 000 $ et 60 000 $, en raison du prix des matériaux haut de gamme, de la main-d’œuvre spécialisée et de la personnalisation. Résultat : refaire une cuisine équivalente coûte 1,1 à 2,7 fois plus cher qu’à l’époque.
Je vous vois venir avec la grande question : mais Méliane, comment moderniser ma cuisine sans sacrifier la qualité des matériaux déjà en place… et sans remplir un conteneur de déchets ? Et bien imaginer vous donc que c’est possible, et même qu’il existe plusieurs options pour vous!
Après un certain temps, votre cuisine peut être considérée comme vintage. Et plutôt que de tout remplacer, il peut être très intéressant de miser sur ces éléments uniques et un peu vieillots que vous possédez déjà. Attention, il ne s’agit pas de tout laisser tel quel — un look trop vintage peut ne pas plaire à tout le monde. L’idée est de cibler un ou deux éléments qui ont du caractère, puis de moderniser le reste.
Par exemple, vous pourriez conserver la céramique au sol et/ou les poignées d’armoires, mais repeindre les portes ou remplacer le dosseret. Parfois, de petites modifications suffisent à transformer complètement l’espace. C’est notamment le cas des poignées d’armoires : pour quelques dizaines de dollars seulement, leur changement peut métamorphoser le look d’une cuisine.
Saviez-vous qu’il est possible de changer uniquement les portes d’armoires sans remplacer les caissons ? On peut aussi en modifier quelques-uns pour les rendre plus fonctionnels, par exemple en remplaçant des armoires par des tiroirs.
Autre option : les peindre ou les recouvrir de vinyle (wrap) — une solution populaire, moins polluante que de tout jeter, bien qu’imparfaite écologiquement.
Côté dosseret, on peut le repeindre (avec ou sans pochoirs), ou le changer complètement. La surface étant petite, c’est un changement peu coûteux et relativement peu polluant (petite surface donc petite quantité de déchets) . Il existe aussi des tuiles autocollantes, mais attention : elles coûtent souvent plus cher que les vraies, résistent mal à la chaleur et peuvent se déformer avec le temps.
Il n’y a pas mille options quand il est question des plans de travail — tout dépend surtout de leur état et du type de matériau. Pour les surfaces stratifiées, si elles sont encore en bon état, on peut les peindre ou même les « wrapper » avec un vinyle.
J’ai d’ailleurs moi-même enveloppé le comptoir de ma salle de bain avec un vinyle conçu pour cet usage (plus épais que les films décoratifs ordinaires) et, malgré la complexité de l’installation, il est très résistant et durable, même avec les taches et l’humidité.
Il est aussi possible de poser des tuiles directement sur l’ancien comptoir – un choix qui donne un look original, surtout avec des petit format, mais les grands formats eux peuvent vraiment créer une impression haut de gamme, surtout si vous avez des plans de travail plus courts (sous les 36'' ou 42'') puisque l’on ne verra pas ou peu de joints si vous utiliser des tuiles de grand format du genre 24'' par 48'', et ces petits comptoir sont fréquent dans les vieilles cuisines, ce qui en fait un solution idéal!
Avant de vous lancer, il faut savoir qu’installer un îlot de cuisine n’est pas aussi simple qu’il y paraît. Il existe des règlements dans le Code du bâtiment que l’on se doit de respecter, mais qui peuvent sérieusement compliquer ce projet.
Par exemple, tout îlot fixe doit obligatoirement être équipé d’une prise électrique. Voici l'article exacte:
Code de construction du Québec – Chapitre V, Électricité, article 26-712 d) iv) :On doit installer au moins une prise de courant (5‑15R sectionnée ou 5‑20R) pour chaque surface de travail en îlot fixe ayant une dimension principale continue d’au moins 600 mm et une dimension secondaire d’au moins 300 mmEt oui, vous voyez où je m’en vais : cela implique de faire passer un câble jusqu’à l’îlot, ce qui peut vouloir dire retirer le plancher pour y accéder. C’est à ce moment-là que le rêve peut soudainement sembler… un peu moins alléchant 😅.
Mais pas de panique ! Si votre îlot n’est pas considéré comme fixe – c’est-à-dire qu’on peut le déplacer au besoin (pas nécessairement facilement, mais que ce soit possible) – alors vous n’avez pas l’obligation d’y installer une prise électrique. C’est quand même bon à savoir… et à garder en tête avant de sortir la perceuse !
Je vous conseil d'ailleurs de toujours consulter le Code du bâtiment avant d'effectuer quelques travaux que ce soit, sans quoi vous risquer d'avoir de mauvaises surprises auprès de vos assureurs !
Rénover sa cuisine ne signifie pas forcément tout arracher pour repartir de zéro. Avec un peu de créativité, de réflexion et une bonne dose de pragmatisme, il est possible de lui offrir un vent de fraîcheur tout en préservant ce qui fait sa solidité et son charme. Miser sur les éléments uniques, moderniser intelligemment et respecter certaines règles (Code du bâtiment) permet non seulement de réduire les coûts, mais aussi l’empreinte écologique de vos travaux.
Après tout, la cuisine n’est pas qu’un lieu où l’on prépare les repas : c’est un espace de vie, de souvenirs et de partage. Alors avant de sortir la masse et le portefeuille, prenez le temps d’observer ce que vous avez déjà… vous pourriez être surpris de voir à quel point quelques ajustements bien pensés peuvent transformer votre espace et lui redonner toute sa chaleur.
Et si ce sujet vous a plu, restez à l’affût : le prochain article de cette série sera consacré aux salles de bain et à la façon de les rénover sans se ruiner.