Écrit par Méliane St-Amand le 12 mai 2025
Lorsque je pense au métier de designer d’intérieur, l’image qui me vient souvent en tête est celle d’une personne qui choisit des coussins, des couleurs de peinture ou accroche des cadres au mur. En vrai, c’est un peu plus complexe que cela!
Bien que cette vision ne soit pas totalement fausse, elle ne reflète pas pleinement le rôle réel des designers d’intérieur. Cette confusion provient en partie du fait que, par le passé, les designers et décorateurs étaient regroupés sous la même appellation.
Depuis 2003, l’APDIQ (Association professionnelle des designers d’intérieur du Québec) qui encadre la profession au Québec, a clarifié les distinctions essentielles, encore en vigueur aujourd’hui. Le décorateur se concentre sur l’aspect visuel : il propose des ambiances, des agencements de matériaux, du homestaging, etc. Le designer d’intérieur, quant à lui, bénéficie d’une formation plus poussée, qui lui permet de lire et concevoir des plans d’aménagement, de dessiner du mobilier sur mesure, et de travailler en profondeur sur la fonctionnalité et l’organisation des espaces.
Les professions voisines de celle de designer d’intérieur incluent notamment les technologues en architecture, qui ont une formation plus technique axée sur l’architecture et la construction. Plusieurs d’entre eux proposent également des services en design d’intérieur. En réalité, tous les professionnels de niveau supérieur dans le domaine de la construction — comme les architectes et les technologues — peuvent théoriquement offrir des services de design d’intérieur. Toutefois, cela ne signifie pas qu’ils les proposent au même coût, ni qu’ils soient nécessairement spécialisés dans ce champ précis, puisque leur expertise couvre généralement un éventail plus large.
En termes de hiérarchie professionnelle, selon le degré de latitude créative et d’impact sur les espaces, on retrouve : l’architecte, le technologue en architecture, le designer d’intérieur, puis le décorateur.
Puisque le designer d’intérieur possède une expertise qui lui permet de concevoir et de modifier des plans, il doit être considéré, tout comme ses collègues architectes et technologues, comme un professionnel connexe du milieu de la construction. Si vous voyez des services de design offerts « gratuitement » par certains magasins, gardez en tête qu’ils ne le sont jamais réellement : le coût est simplement intégré ailleurs, notamment dans une marge de profit plus élevée sur les produits vendus.
En général, il est raisonnable de s’attendre à des tarifs horaires variant entre 50 et 100 $ pour les services d’un designer d’intérieur. Certains professionnels préfèrent toutefois fonctionner à la tâche, en proposant des forfaits. Par exemple, un forfait de consultation pour une coloration pourrait inclure une visite à domicile, une rencontre-conseil, puis la remise d’un document de recommandations comprenant la sélection de couleurs, les finis suggérés et les marques de peinture recommandées.
En conclusion, le métier de designer d’intérieur va bien au-delà de la simple décoration. Il s’agit d’une profession structurée, encadrée et profondément ancrée dans le milieu de la construction, qui exige des compétences techniques, créatives et fonctionnelles. Reconnaître cette réalité permet non seulement de mieux comprendre la valeur des services offerts, mais aussi de faire des choix éclairés lorsqu’on planifie l’aménagement de ses espaces. Que ce soit pour améliorer la circulation, optimiser la lumière naturelle ou créer une ambiance harmonieuse, le regard d’un designer professionnel peut faire toute la différence.
Profession : designer d’intérieur : manuel de pratique professionnelle 2e éd.